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jeudi 28 avril 2011

Christian Voltz

Christian Voltz est né le 28 septembre 1967 à Strasbourg. Il y fait ses études à l’école des arts décoratifs où il suit des cours à l’atelier d’illustration de Claude Lapointe à partir de 1991. Diplôme en poche, il s’installe comme indépendant en tant qu’affichiste, graphiste, plasticien et auteur-illustrateur.
Il collabore à la presse jeunesse, écrit et illustre de nombreux albums de littérature jeunesse publiés entre autres aux Éditions du Rouergue, au Seuil, et Didier jeunesse. Réalisés à partir de matériaux de récupération (fil de fer, laine, bois, tissus, objets divers et variés), ses personnages cocasses se repèrent de loin et ses illustrations singulières renvoient à un jeu constant entre le texte et l’image. De son travail se dégagent poésie, expressivité et humour caustique.

Toutes ses réalisations sont photographiées par son comparse Jean-Louis Hess pour être publiées. Il participe aussi à la réalisation de films d’animation, à l’aide de techniques traditionnelles ou d’ordinateur. Aujourd’hui son art est connu tant des milieux spécialisés que du grand public au travers de ses albums jeunesse: La caresse du papillon, Bêtes, Toujours rien!, Vous voulez rire?, Patates, Les gros mots, etc.; mais aussi au travers d’affiches pour des événements culturels (festival de cirque, de musique, théatre…) destinés à un public adulte.
Enfin, il exerce également une activité de sculpteur et graveur pour des productions personnelles qu’il tend à développer de plus en plus.
Son atelier, véritable paradis du chineur invétéré, ferait pâlir d’envie plus d’un Ali-baba de la récupération!

Un auteur ingénieux... Qu'en pensez-vous ?

Sources

Le Petit chaperon chinois

Voilà du très belchaperon chinois.jpg ouvrage. L'illustratrice spécialiste en calligraphie chinoise Catherine Louis et l'auteur Marie Sellier livrent ici un magnifique album accordéon que l'on déploie pour en admirer tout son raffinement. Du papier noir découpé à la chinoise, sur un lumineux fond rouge donne une atmosphère singulière à ce conte chinois. Dans ce pendant asiatique à notre Petit Chaperon rouge, c'est la grand-mère qui rencontre le loup alors qu'elle amène des galettes et des petits pains farcis à la viande à ses trois petites filles. Après avoir englouti grand-mère Yu, le loup se déguise et part trouver les fillettes. Et même si la moins farouche lui ouvre la porte, toutes trois démasquent bien vite la supercherie. Pendant la nuit, elles trouveront le moyen de sortir de la maison et d'en finir avec ce grand méchant loup gris. En bas de chaque double page, l'auteur donne la calligraphie d'un mot de l'histoire.
Un livre accordéon de toute beauté, pour les enfants et les grands, qui peut même servir à décorer une chambre...  Dès 6 ans.
C.B.
Picquier jeunesse. 44 pages. 24, 50 euros.

Sources

L’Atelier du poisson soluble

Historique
Maison d’édition indépendante créée en 1989 par Olivier Belhomme et Stéphane Queyriaux. Voilà maintenant 18 ans qu’elle existe.

Ligne éditoriale
Plutôt que d’étouffer les projets dans des collections calibrées, L’Atelier du poisson soluble préfère offrir à chaque livre une présentation (papier, format...) qui les servira au mieux.
Spécialités : albums, contes, jeunesse.
L’Atelier du poisson soluble joue beaucoup sur l’esthétique, c’est-à-dire beaucoup d’images, des illustrations différentes : originalité et diversité des dessins, collages, couleurs... albums sans texte (Œil pour Œil).

Tranches d’âges ciblées
Le public peut être hétérogène car diversité des genres et des thèmes (de 3 à 14 ans). Exemples : humour enfantin (Les trois petites culottes), humour plus complexe avec des jeux de mots ou des proverbes (Merci Quoi ? Merci mon chien, On dit, Œil pour Œil, Les moutons écossais ne cassent pas des briques)... Mais tous ces livres ont un but commun : l’apprentissage de la lecture et un but éducatif et psychologique : montrer dans certains livres les abus de la société tels que les rumeurs (On-dit) ou la politesse (Merci mon chien).

Collections
En queue de poisson, Yann Fasher et Fabienne Seguy, Le coin de Delphine.

Nouvelles techniques narratives
Des histoires et de contes détournés :
dans Petit Lion, l’histoire de Galonel qui veut ressembler à un lion et qui fait penser à Pinocchio) ;
dans La famille Ogre, il ne s’agit pas d’un seul ogre ou d’une seule sorcière mais de toute une famille.

Humour
Des livres avec des titres marrants et une phrase d’accroche qui annonce l’humour que l’on trouvera dans le livre.
Exemples :
dans Trois petites culottes suivi de Horreur ! : « un matin, Jacquotte, Charlotte et la Grabote ne retrouvent plus leurs culotte ! Un drame à vous donner les chocottes ! » ;
Les moutons écossais ne cassent pas des briques : où les enfants prennent en exemple des personnages fictifs même s’ils savent que ces histoires n’existent pas ;
Le genre de l’aubergine : un cafard se transforme en architecte ;

Thèmes à portée philosophique/psychologique
la relation parents/enfants : A bras ! Abracadabra : l’histoire d’un garçon qui aimerait que sa mère le prenne dans ses bras ;
   divorce et homosexualité comme Marius : les parents du héros sont divorcés, sa maman s’est remise ne couple avec une femme et son papa avec un homme ;
amour : L’épopée de l’hippopotame amoureux ;
peur ;
violence.
Ces différents thèmes permettent à l’enfant de grandir, de s’épanouir, d’avoir conscience de ce qui se passe en dehors de chez lui. Il s’enrichit et devient tolérant.

Enjeux citoyens et éducatifs
Tout livre pour enfant doit avoir pour but l’apprentissage de la lecture et les livres pour les jeunes ont souvent aussi des morales, des messages à faire passer. Ainsi l’enfant grandit, mûrit, apprend et comprend de nouvelles choses et peut mieux s’adapter au monde des adultes qui l’attend.
Par exemple le livre Bestioles, à la fois documentaire et livre d’art, il peut découvrir différentes espèces, civilisations et mythologies. Le livre On-dit montre aux enfants que les gens ne sont parfois pas gentils et qu’ils peuvent mentir et inventer des rumeurs. Savoir-vivre est un livre qui permet à l’enfant d’apprendre ce qu’est la vie en société, le respect d’autrui, la politesse.
Jeux sur le langage

Formes nouvelles
Livres en accordéon, livres-objets, livres-jeux, imagiers, coffrets. Exemple Bestioles, Œil pour Œil, histoire à ruminer, La Gentiane d’or.
Différents formats : des formes allongées (Les moutons écossais ne cassent pas des briques, Dans l’oreille du géant, Les celtes ne mettent pas de chaussettes le dimanche), des formes carrées (Tout neuf, Toutou tondu où l’on peut par ailleurs toucher les poils du chien pour sensibiliser l’enfant et faire appel à son sens tactile), un album qui s’ouvre en fenêtres (Bestioles).

à découvrir absolument, donnez-nous vos impressions !

Exposition: Mamette


Jeudi 7 au samedi 30 avril, à la médiathèque de Mérignac

Exposition d'après la bande dessinée de Nob :

Toute en rondeurs et le chignon vissé sur la tête, voilà une adorable grand-mère qui a oublié de grandir. Loin d'être une mamie nostalgie, Mamette est une gourmande de la vie qui tente de rester connectée au monde moderne. Pas toujours facile de comprendre le langage SMS des bambins du quartier, mais elle a plus d'un tour dans son cabas pour leur enseigner les bonnes manières. Les rencontres littéraires (le 27 mai) et un salon de BD (le 28 mai) organisés en partenariat avec Ecole et Culture, clôtureront cette manifestation.




Pour plus d'informations

Comptez-vous y aller ?

Exposition : Filles intrépides et garçons tendres

Une perspective d'égalité dans le livre jeunesse suédois. Exposition produite par l'Institut Suédois

Du 30 mars au 30 avril à la librairie Comptine

Pour plus d'informations  

Irez-vous ?

Sara

Des albums
Je suis auteur et illustratrice, depuis bientôt vingt ans, d’albums pour la jeunesse publiés aux éditions du Seuil, aux éditions Thierry Magnier, aux éditions La Joie de Lire, Bilboquet et Circonflexe : la plupart de mes albums sont sans texte - la bibliographie est en page d’accueil -. Dans cette rubrique, je présente quelques images de chaque album.

La technique
Tous sont faits avec du papier déchiré. L’un d’entre eux, "à quai" est accompagné d’un DVD contenant un film d’animation réalisé également en papier déchiré.
J’utilise cette technique parcequ’elle me permet de faire passer des sensations et des émotions de manière immédiate. Ce que voit le lecteur ou le spectateur, ce sont des silhouettes. Son attention est requise. Il doit prendre le risque de penser par lui-même sur ces images. Ce que je mets en scène, c’est un théâtre d’ombres dans lequel le spectateur, le lecteur est aussi auteur. Il est auteur de son regard. Il doit écouter ses sensations, ses états d’âme, ses émotions pour entrer dans ces albums sans texte. La déchirure est la faille par laquelle se précipite tout ce qui dans notre être aspire à dire quelque chose d’inexprimé.

Quelques fois, je rajoute du texte. Dans ce cas, le texte est une rampe à laquelle s’accrocher pour descendre l’escalier qui conduit à ses émotions profondes. Ou alors j’écris un texte qui prend le point de vue d’un des personnages humain ou animal et je parle de sa manière de vivre les événements. Là aussi, ce texte est un guide qui suggère une démarche au lecteur, celle de "laisser parler les images en soi" (C’est l’argument de la première collection de mes albums, "La langue au chat", publiée par l’ancienne maison d’éditions Epigones).


L'Arbre rouge

Voici un grand album déniché par la petite maison d’édition « La compagnie Créative », dont le travail est vraiment à connaître.

Parfois, le jour commence sans rien. Sans horizon, ni perspective. Une petite fille se réveille et trouve des feuilles noircies tombant du plafond de sa chambre, prêtes à l’écraser et à l’engloutir définitivement. Parfois, on se réveille avec impatience, et l’obscurité tombe sur vous comme par hasard, comme par mégarde. Le sens même du monde vous semble peu évident. Errant dans la ville, sans vie, cette petite fille se rend compte rapidement que le monde qui l’entoure fourmille de complexité, de couleurs comme de sentiments multiples. Elle tente d’en chercher la cause, de connaître ce qui se passe dans sa tête. Les signes même, l’attente aussi, peuvent se perdre et se cacher, comme illisibles. La ville même est un piège, sans logique, sans raison. En parcourant ses grands tableaux surréalistes, tout espoir peut s’évanouïr sans autre explication. Mais, à la tombée du jour, de retour dans sa chambre grise et sombre, la jeune fille contaste l’éclosion d’une minuscule petite fleur rouge qui grâce à la lumière deviendra vite un arbre flamboyant.


Un album étonnant, d’un rare sensiblité, sur les sentiments qui ne peuvent pas toujours être expliqués par des mots. Avec un texte d’une belle justesse, les images s’enchainent, chaque fois surprenantes et déroutantes. Un univers se transforme, les détails s’affichent comme par magie. L’auteur-illustrateur australien, Shaun Tan nous rapelle à chaque page de ce magnifique album que même si les pires catastrophes sont inévitables, l’espoir ne cesse de germer et de renaître. Un ouvrage « sombre » certainement (d’autant que des thèmes comme la dépression l’anxiété, l’inconscience sont rarement traités en album jeunesse) mais qui au final fait que la vie vaut d’être vécue. Un album à vite se procurer, tant la qualité du texte et de l’image est d’une rare exigence.

Georges-André Vuaroqueaux
 
Auteur : Shaun Tan
Illustrateur : Shaun Tan
Editeur : Compagnie Créative
Juin 2003 - 15,50 euros
Album à partir de 7 ans
 

La Compagnie créative

Historique

Fondée en 2001, par Claude E. Dagail, auteur et traductrice de livres pour la jeunesse, la Compagnie Créative se donne pour ambition de « favoriser l’interculturel et la perception de l’autre dans le respect de son originalité et de ses différences. » [1] en traduisant les albums publiés par de petites maisons d’édition étrangères afin de faire découvrir ou redécouvrir le livre de jeunesse sous un nouveau jour.
A son actif, 10 titres sont déjà sortis .
Mais la production de livre n’est pas l’unique champ d’action de la maison d’édition : elle se démarque notamment par la mise en place d’événementiels multiples tel la conception d’expositions, l’organisation d’ateliers de formation, de rencontre avec des acteurs de la profession, à de nombreux salons, animations en librairies, bibliothèques, ainsi qu’en milieu scolaire.
Que de « grandes » implications donc pour cette « petite » maison d’édition !

Ligne éditoriale

Le but est de "faire découvrir au public français, des auteurs et illustrateurs du monde entier, inconnus ou méconnus et ce, afin de susciter une autre manière d’entrevoir le champ de l’illustration et du livre de jeunesse".
C’est aussi un moyen de mettre en avant le rapport texte et image, la qualité esthétique et textuelle.
L’intention est de "laisser à chaque type de texte, chaque illustration, chaque technique graphique, l’espace nécessaire à leur juste appréciation".
"C’est ainsi que la compagnie Créative n’est pas en soit identifiable par un format d’album particulier. Bien loin de suivre un formatage préétabli, cette maison d’édition réussit à se démarquer comme singulière dans l’univers éditorial". (extraits du site)
Tout en étant des albums, ils n’en visent pas moins à séduire et à toucher aussi les adultes.

Formes nouvelles

La maison d’édition n’est identifiable en soit par aucun format d’album particulier. C’est ce qui marque d’ailleurs sa singularité dans l’univers éditorial, en ayant en perpétuelle ligne de mire de ne pas rentrer dans un format donné. D’où ces livres-jeu mis en place dans la collection Les traces.

Thèmes à portée philosophique et sensoriels

L’éditeur ose aborder des thèmes rarement traités jusque là en jeunesse tel que la dépression l’anxiété, l’inconscience.
On est donc bien loin des clichés mais ces sujets permettent de faire comprendre aux jeunes lecteurs que même si les pires catastrophes sont inévitables dans le monde dans lequel nous vivons, l’espoir ne cesse malgré tout de subsister.
Les thèmes de la différence sont aussi mis en valeur.

Thèmes classiques :

Apprendre à grandir, ce n’est jamais bien facile. Qu’il y ait des peurs qui surgissent dans ce que chacun redoute au fond de soit, c’est ce qui est traité dans deux des ouvrages parus...tel L’ange des chiens perdus et Regarde, je vole !

Albums vedettes

L’ange des chiens perdus
La rencontre d’Alba, une petite fille qui ne veut pas grandir, avec un clochard bossu qui vit sous un pont et qui n’a jamais grandi.
Au cours d’ un voyage imposé à la fillette, celle-ci va être amenée à croiser le chemin du pauvre homme qui n’a que pour seuls compagnons des animaux errants comme lui.
Masculin quand il faut de la force, féminin quand il faut consoler et bercer, le vagabond exorcise sa peur du monde face aux adultes. Un album poétique et plein de tendresse.
A noter, le prix Andersen remporté par l’album en 2002.
Sources